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Le bois de la vigne, cep tourmenté
Olala si seulement le ciel connaissait le mystère qui se cache sous mon masque rigide et tombal de cep ! Je vais vous révéler mon grand secret. Ouvrez grand votre cœur. Admirateurs de cette toile et amoureux de vignobles authentiques, je vous fais messagers d'un cep incompris! Les dieux en voyant mon air de crucifié sont encore aujourd'hui convaincus que je suis triste et torturé.
À toutes les saisons, été comme hiver, je balade avec moi cet air renfrogné, cette silhouette de vieillard râleur ou de passagers de métropolitain parisien. Prenez garde ceci n'est qu’apparence ! J'ai l'air torturé, tristement tordu de douleurs dans mes grimaces boisées, mais en vérité à chaque crépuscule, je chante au soleil écarlate combien j'aime sa douce caresse. Sous les feuilles fauves et automnales, je danse les valses favorites du grand dieu Bacchus. A chaque aurore, je m’incline respectueusement devant le projecteur céleste, puis sillonne majestueusement sur les chemins de mon ombre et me trémousse parfois sous les déferlements de pluie. Oh ciel que j'aime la chaude haleine de l'été, siroter lentement l'eau céleste, les racines en éventail dans la terre chaude, et laisser mes cheveux feuillus dans le Zéphyr chatoyant. Mmmh rien que de vous le dire cela me procure des frissons, papillonnades et joies infinies. Et quand le monstre glacial entre dans le décor, j'admire, ébahie, son blanc manteau de vierge sage et je pense, momifiée de neige et de froid, aux folles aventures estivales. C'est alors que je me transforme en penseur de Rodin, et voyageur libre aux souvenirs heureux.
Ce serait vous mentir que de vous dire: “je ne suis absolument pas un tourmenté”. Je souhaitais seulement vous prévenir qu'il ne faut pas donner trop d'importance à ma sombre tenue et mes airs de grand martyr. Dans mon être se cache une gratitude infinie et un bonheur sans égal. Ah si vous vivez dans les vignobles bordelais vous comprendriez peut être ce qu'on ressent en tant que cep de grands crus. Nous sommes les piliers, colonnades, et socles de cette élégante cathédrale de vin divin. Que serait ces réceptacles violets sans notre appui ? Des graines sans queue ni tête ! Des perles d'un collier sans cordon ombilical ! Des malheureux orphelins abandonnés !
Lieu | Fronsac en Gironde (France) |
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Support | Canvas |
Format | 80x60 |